Origine de l’instrument

Comme pour d’autres instruments anciens, l’origine de l’orgue de Bossut reste quelque peu mystérieuse.

Selon la tradition locale, il proviendrait de l’abbaye de Florival, voisine, dont il ne resta que quelques pans de murs après la Révolution.

Facteur d'orgue

Il n’est pas possible d’attribuer l’instrument avec certitude à un facteur d’orgue, ni de déterminer une date précise pour sa construction.

Nous avons cependant quelques pistes : le tuyau grave du Bourdon de Cornet porte la mention « Fait par COPPIN ». Nous connaissons deux facteurs d’orgue de ce nom :

  • François-Joseph, vraisemblablement né à Yvoir (Namur) et décédé à Nivelles en 1772 ;
  • son fils Antoine, né à Nivelles en 1767, mort en 1843, sans doute apprenti d’Adrien Rochet, qui avait repris l’atelier au décès de François-Joseph.

Le buffet pourrait être attribué à Nicolas Bonnet de Nivelles, qui réalisa entre autres celui de Saint-Étienne à Braine-l’Alleud en 1769, pour François-Joseph Coppin.

Datation de la construction originale

Quant à la datation de la construction originale, certains éléments tendent à situer sa construction vers 1760 :

  • L’étendue du clavier de 48 touches, dans un bâti du xviiie siècle (tels d’autres orgues installés en Brabant wallon vers cette date : Walhain-Saint-Paul, Neerheylissem, Piétrain, Hévillers) ;
  • La présence d’un demi-clavier de récit ;
  • L’architecture du meuble et son style qui font penser à ceux de Tourinnes-Saint-Lambert, Ohain, Bois-Seigneur-Isaac (abbaye), Braine-l’Alleud, Nivelles (Saint-Sépulcre er Saint-Paul) ; 
  • Enfin, le Cromorne au clavier de récit et la Voix humaine du grand clavier, jeux typiques du xviiie siècle, qui n’ont plus été construits après 1800.

Emplacement à Bossut

Que devint l’orgue entre la destruction de l’abbaye et la date probable de son emplacement à Bossut en 1807 ? Nul ne le sait.Nous retrouvons dans les archives la mention d’honoraires payés à un organiste en 1811. À cette date, il était donc déjà installé à Bossut.

Entretiens antérieurs

De 1815 à 1819, l’entretien de l’orgue est assuré par Antoine Coppin, fils de François-Joseph Coppin. C’est lui qui ajoute, en 1817, le Clairon et le Hautbois. Il est possible qu’il soit l’installateur de l’orgue à Bossut.

En 1829 et 1830, cet entretien est assuré par Rifflart et entre 1890 et 1896, par Auguste Verhulst, qui répare les soufflets en 1894.

En 1904 un entretien est assuré par Van De Loo. En 1936, un important relevage est effectué par Salomon Eyckmans (souffleries, claviers, ressorts de soupapes).

En 1955, l’orgue est révisé et accordé par Van De Loo.

Restauration en 1989

En 1989, restauration complète de l’instrument par « Les Artisans Facteurs d’Orgues et Clavecins de Tournai », sous le contrôle de Messieurs Jean Ferrard et Étienne Leuridan.

L’instrument est classé Monument Historique par Arrêté Royal du 3 octobre 1974.

Sources

  • Félix Jean-Pierre, L’église de Bossut et ses orgues, en « Le Folklore brabançon », n° 198, juin 1973, pp. 101-130 – AGR, AE, Comptes de Bossut.